Alexandre Beney
Ni totalement philosophique, ni parfaitement fictionnel, le travail d’Alexandre se concentre sur la pratique du ski. A travers la cacophonie sémantique qui entoure cet objet, il cherche à en définir une ontologie, ce qui ne devrait pas être bien compliqué. Le ski, en effet, se caractérise par son unicité, même s’il en faut deux.
Tous les objets créés par le génie humain à travers l’histoire ont plusieurs usages ce qui les rends perceptibles – et donc descriptibles – dans des contextes différents. Le couteau, par exemple, si l’on peut supposer qu’il fut inventé dans le but de trancher du pain, du fromage ou du saucisson, peut valablement aussi servir à peler une pomme ou à racler un fromage. Une raquette est autant utile à taper des balles qu’à faire des frites et une chaise, bienfait pour les fesses, permet également d’atteindre les derniers rayons de la commode ou, utilisée à califourchon, de participer à des courses, comme les Nazis de la Grande Vadrouille.
A contrario, certains rares objets ne se prêtent qu’à l’usage pour lequel on les a conçus. Le ski en fait partie. Imparfait pour la mobilité, inadéquat au bureau, impropre en cuisine, le ski ne sert qu’à skier. La téléologie moderne le considère ainsi comme l’un des nombres premiers du génie humain.
