En ce moment en résidence
Alexandre Beney
Ni totalement philosophique, ni parfaitement fictionnel, le travail d’Alexandre se concentre sur la pratique du ski. A travers la cacophonie sémantique qui entoure cet objet, il cherche à en définir une ontologie, ce qui ne devrait pas être bien compliqué. Le ski, en effet, se caractérise par son unicité, même s’il en faut deux.
Tous les objets créés par le génie humain à travers l’histoire ont plusieurs usages ce qui les rends perceptibles – et donc descriptibles – dans des contextes différents. Le couteau, par exemple, si l’on peut supposer qu’il fut inventé dans le but de trancher du pain, du fromage ou du saucisson, peut valablement aussi servir à peler une pomme ou à racler un fromage. Une raquette est autant utile à taper des balles qu’à faire des frites et une chaise, bienfait pour les fesses, permet également d’atteindre les derniers rayons de la commode ou, utilisée à califourchon, de participer à des courses, comme les Nazis de la Grande Vadrouille.
A contrario, certains rares objets ne se prêtent qu’à l’usage pour lequel on les a conçus. Le ski en fait partie. Imparfait pour la mobilité, inadéquat au bureau, impropre en cuisine, le ski ne sert qu’à skier. La téléologie moderne le considère ainsi comme l’un des nombres premiers du génie humain.

Lorane Jäggi
Lorane Jäggi est une artiste qui explore avec sensibilité les liens qui nous unissent à notre environnement, aux autres êtres vivants et à notre propre corps.
Artiste aux multiples facettes, Lorane explore avec sensibilité et poésie les interactions entre les êtres vivants et leur environnement. Sa pratique artistique se nourrit de dialogues et d’échos visuels et sensitifs avec ce qui l’entoure. Elle interroge les gestes, l’histoire et la relation que nous entretenons avec un lieu, des êtres humains et non-humains, qui tissent, construisent et habitent un espace.
En 2024, Lorane nous invite à un voyage (e)s(t)oma(c)tique intuitif avec son projet _Tout se mange dans l’pissenlit, «C B T F .»_. Une exploration sensorielle, culinaire, somatique et digressive du care et de notre lien avec les choses, les plantes et les êtres, à travers le prisme du pissenlit, cette plante sauvage aux multiples facettes.
Installations, sculptures performatives, bois, céramique, plantes et multiples médias se rencontrent dans son univers artistique en constante évolution.
Artiste engagée, elle nous invite à « caresser, goûter, faire voler » le pissenlit, à nous « asseoir, contempler, danser » avec lui. Ses œuvres sont une invitation à ouvrir, prendre et lire le monde qui nous entoure avec un regard neuf et sensible. Elle nous invite à une expérience artistique immersive, où le corps, la mémoire et les sens sont pleinement sollicités.
Elle propose des ateliers autour des plantes médicinales et les bienfaits des plantes sauvages de février à mars 2025.
Cette résidence bénéficie du soutien de l’association Malévoz, Arts, Culture et Patrimoine, partenaire de l’EDHEA.
